michel ravey
Sin City & Fantastic Four
Jul 30, 2005

Le petit séjour en Franche-Comté fut agréable, malgré un temps plutôt pourri. Ca m’a permis de rattraper mon retard sur les sorties ciné récentes, et d’aller voir Fantastic Four et Sin City.

Sin City est incroyablement fidèle à la bd. J’ai rematé les comics après le film, et ca doit être la première fois qu’une bd est portée planche par planche sur le grand écran. C’est vrai que la réalisation est mortelle, les effets sont très classes, et d’une certaine façon, on est peut-être devant un nouveau genre de cinéma, en tout cas au niveau des possibilités techniques dont il fait état. Rodriguez avait déjà montré, notamment dans Desperado 2, qu’il est capable de gérer les couleurs et la lumière comme un maître, de faire des films qui explosent de partout, ultra-violents, mais dont l’intérêt et la finalité sont en fait questionnables…En tandem avec Miller qui lui aussi sévit dans un univers ultra-sanglant, ca devait faire mouche.

A part ça, je n’était pas fan de la bd, je le suis à peine plus du film. Evidemment, Mickey Rourke est très bon. Toutes ces nanas à moitié nues tout le long, dont une Jessica Alba très sexy, rendent la séance très agréable ; mais je n’accroche pas toute cette violence gratuite à outrance. J’ai quand-même bien aimé le Bâtard Jaune, et je trouve que Bruce Willis vieillissant est toujours aussi bon, même dans des rôles moins dynamiques. Sin City: Hell and Back, Sin City: A Dame to Kill For et quelques One-Shots n’ont pas été adaptés dans le film, ce qui laisse donc présager un Sin City 2 sur grand écran.



 

Pour les FF, j’avouerai volontiers que même si je m’attendais à une bouse, je l’ai vu avec un petit sourire niais de satisfaction du début à la fin. Puisque je m’attendais à pire, je n’ai pas été déçu.

La Torche est bien réussie, et le personnage est arrogant et stupide comme dans la bd, c’est néanmoins l’élément comique essentiel du film, avec 2-3 bonnes conneries qui font bien passer le bouset. Ses pouvoirs sont très réussis en 3D, et d’une certaine façon, toute la crédibilité des pouvoirs de la tête d’alummette repose sur les possibilités techniques actuelles d’effets spéciaux. Je regrette que la réalisation n’ait pas profité plus des aubaines où la Torche saute dans le vide et s’enflamme au ras du sol. J’ai trouvé ses “scènes de vol” décevantes par rapport aux mouvements aériens de Spider-Man 2, par exemple. Eh oui, difficile de ne pas penser à la comparaison…

La Chose aussi est pas mal, c’est dur de passer à côté de l’effet “gros bout de plastique”, le costume est pourtant plutôt réussi. J’ai trouvé que le visage était surtout bien fait, et malgré une narration assez confuse, le film prend quand même le temps de présenter la fatalité qui pèse sur Ben Grimm et a fait de lui un monstre. C’est vite compris par le spectateur lorsque sa bombe de fiancée s’enfuit horrifiée quand elle découvre ce qu’il est devenu. On n’aimerait pas être à sa place, même s’il rencontre plus tard une Alicia Masters très séduisante.

Mister Fantastic, par contre, est complétement naze. Dur de se sentir proche de lui, et il semble beaucoup trop “gentillet” par rapport à la bd, sans orgueil ni fierté, j’aurais préféré quelqu’un avec plus de charisme, qui dégage un leadership naturel. Même si le Reed Richards de la bd est volontairement barbant voire assommant, il s’impose comme le chef naturel de l’équipe, et aussi un peu le père de famille responsable. Ces aspects sont manquant au Mister Fantastic du film. A venir peut-être dans les 2 volets suivants, puisque d’après Internet, les acteurs auraient signé pour une trilogie. Au niveau des effets spéciaux, les pouvoirs sont assez bien rendus, c’était facile d’imaginer de l’ultra kitsch…

Quant à Sue Storm, l’Invisible, le succès du personnage doit beaucoup à la nouvelle bombe hollywoodienne qui l’incarne, Jessica Alba. Les rares passages en costume sont du pur bonheur !

Enfin, il faut citer le vilain du film, Fatalis, joué par le chouchou de ces dames, “NipTuck” McMahon. je trouve sa prestation impeccable, et c’est vrai qu’il a la classe. J’aurais aimé cependant qu’ils insitent un peu plus sur la dimension fêlée, le côté mégalo du Doom de la bd, qui se croit vraiment au-dessus de la race humaine, et qui n’hésite jamais à tuer sans pitié ces “inférieurs”. Bref, le côté psychologique qui donne sa dimension tragique au bon Docteur manque cruellement. il faut tout de même souligner la bonne idée pour l’origine et l’apparition des pouvoirs de Fatalis, que j’ai trouvé très crédibles, et que je ne dévoilerai pas pour les éventuels lecteurs qui tomberaient sur ce texte et qui souhaitent le voir.

Dans l’ensemble, ce film est une sorte de longue introduction des pouvoirs et des personnages, une narration donc plutôt inhabituelle pour un film. Cela a certainement du sens si l’on voit ca comme un premier volet d’une trilogie, mais j’ai trouvé que tout le film se jouait sur le même rythme, qu’il manquait quelque chose pour vraiment nous captiver. Enfin, j’ai trouvé que la réalisation n’était pas top, il y a beaucoup de gros plans et les scènes d’action bougent dans tous les sens pour donner l’impression de baston, peut-être pour économiser sur les effets ou sur des plans larges et des vues globales. Bref, dans l’ensemble, c’est du bon divertissement mais loin d’être exceptionnel. J’en garde quand-même un bon souvenir, et je pense que les persos sont crédibles.